Le Cochon Dingue, pionnier de la cuisine bistro française à Québec
Le tout premier Cochon Dingue célébrera bientôt son 40e anniversaire! Pour se mettre en appétit, offrons-nous une petite excursion historique en compagnie de Jacques Gauthier, fondateur du Groupe Restos Plaisirs.
Nous sommes au milieu des années 1980. France et Jacques Gauthier forment un couple amoureux... l’un de l’autre, mais aussi de cette terre de gastronomie, de plaisir et d’art de vivre qu’est la France. Entretenue par de multiples séjours en sol français, cette passion finit par devenir une source d’inspiration.
À l’époque, Jacques occupe un emploi qui l’amène à se déplacer constamment, s’étant vu confier le mandat de développer le marché ontarien pour d’autres restaurants. Mais à force de vivre dans ses valises, une certaine lassitude s’installe. Et surtout, la perspective de devoir quitter Québec pour aller s’installer à Montréal ne l’enchante guère.
Non, je ne regrette rien
Jacques et France apprennent qu’un petit restaurant de la rue Champlain est à vendre. Ils fréquentent déjà ce Cochon Dingue depuis quelque temps, s’y offrant une collation à l’occasion de sorties au théâtre. Ils se mettent à rêver à ce projet. L’idée d’en faire un lieu pour se faire plaisir et recevoir des amis est bien séduisante...
Alors, est-ce qu’on se lance? Eh bien, oui! Avec audace, le couple fait une offre: le 7 mai 1987, jour de l’anniversaire de Jacques, le Cochon Dingue a de nouveaux maîtres, bien décidés à y proposer une formule très française.
Leur amour pour la cuisine de type bistro incite Jacques et France à ajouter au menu existant un steak frites allumettes, servi avec des sauces, comme à Paris. Or les installations de ce petit resto de 37 places sont rudimentaires, ne comportant même pas de lave-vaisselle! D’importantes modifications à la cuisine sont donc apportées afin de la rendre conforme à la vision du couple.
Le Cochon Dingue
Le succès est instantané. La formule plaît aux gourmands de Québec, qui adoptent d’emblée le steak frites. Pour répondre à l’engouement, d’autres éléments viennent bientôt grossir la «ménagerie», soit le Lapin Sauté (1989), un second Cochon Dingue sur le boulevard René-Lévesque (1990), puis un troisième sur l’avenue Maguire (1992).
Ces établissements servent en quelque sorte de laboratoire gourmand. Ils permettent de tester ici le potentiel d’autres mets appréciés dans l’Hexagone! Jacques et France continuent d’ailleurs de fréquenter régulièrement les brasseries et bistros parisiens afin d’en rapporter des inspirations et des coups de cœur.
C’est le Cochon Dingue qui, le premier, introduit le panini dans la région de Québec. Ce mets est alors tellement nouveau qu’il faut importer un grill-panini de France, puis le faire modifier pour s’adapter au réseau électrique d’ici. Dans les années qui suivent, le menu se bonifie encore : confit de canard, assiettes moules et frites, tartiflette... et on se met à offrir le vin au verre, une pratique jusqu’alors inconnue à Québec et qui favorise l’exploration. La crème brûlée, un dessert traditionnel français, et le café allongé, qui était déjà proposé dans le tout premier Cochon Dingue, gagnent un nombre croissant d’adeptes dans la région.
Réceptifs à ces propositions, les clients raffolent du menu, mais aussi de l’ambiance des restos. Avec la complicité des architectes de la firme LEMAYMICHAUD, on a pris soin de créer une atmosphère reflétant l’art de vivre français, avec des clins d’œil au cinéma, à la chanson et même à la culture populaire, afin d’accentuer l’immersion franchouillarde.
Jacques et France avaient vu juste. Un marché existe à Québec pour ce qu’on appellera désormais la «cuisine bistro». Le choix du nom Restos Plaisirs traduit bien la volonté d’offrir cet univers à la clientèle en toute simplicité. Souhaitons que cette mission se poursuive encore longtemps, pour le plus grand plaisir des gourmands! ❤️